Descendre dans le Mémorial de la Bataille d’Arras casqué comme un « Tommy » est une expérience inoubliable. Cent ans plus tard, les voûtes de la Carrière Wellington résonnent encore des coups de pioches des tunneliers néo-zélandais et du rire des soldats britanniques. À vingt mètres sous terre, j’ai découvert une ville sous la ville. Avant de ressentir une montée d’adrénaline comme si, à mon tour, j’allais entrer dans l’Histoire.

De solides « N-Z » qui creusèrent les huit kilomètres de galerie de la Carrière Wellington entre novembre 1916 et mars 1917. Ils me regardent, fiers. Me parlent aussi dans le creux de l’oreille. En effet, tandis que j’emprunte l’entrée en pente douce du Mémorial, d’authentiques lectures de journaux de guerre m’envahissent.

J’y suis. Il est temps de prendre connaissance de qui m’attend : grâce au plan-relief, je découvre les lieux de bataille du front ouest et les note pour une prochaine visite. Petit entraînement au géophone, un appareil de détection du bruit utilisé par les tunneliers, avant d’être rappelé à l’ordre car il faut descendre. Très vite, tout s’accélère : j’enfile mon casque de Tommy et prends un audio-guide comme unique barda. En quelques secondes, me voilà téléporté en avril 1917 !

Une immersion 20 mètres sous-terre

Une ville dévastée par les bombes. Ma première vision est terrible : Arras sous les décombres

Seuls les aboiements transpercent la fureur du ciel. La lumière serait-elle ailleurs ? Ma réponse arrive vingt mètres plus bas quand l’ascenseur débouche sur le blanc craie de la Carrière Wellington. Il fait 11°, l’humidité plafonne mais quelques notes de piano, des paroles, puis des chants me réchauffent vite. Le platelage en bois guide mes pas, les lumières tamisées dirigent mon regard vers des graffitis d’époque et des images d’archives à même la craie me plongent dans la Bataille d’Arras comme si j’y étais. Cent ans plus tard, les traces de la Bataille d’Arras sont palpables sur tout le territoire grâce aux Chemins de mémoire.

Grâce à la discipline of course ! Les moindres recoins de la Carrière Wellington sont optimisés pour la vie quotidienne : eau courante, salle des transmissions, bureau des officiers. Il y a même un endroit où sont stockées les vraies pioches qui ont servi à réaliser les tunnels. Il y aussi le pilier 5E où s’est tenue l’ultime prière avant l’assaut. Puis, les ombres des soldats nous accompagnent à l’escalier de la sortie n°10 d’où ils jaillirent ce matin du 9 avril 1917 à 5 h 30. D’ailleurs, on peut encore entendre leurs voix résonner, juste à côté de nous.

Que reste-t-il de tout cela ? Grâce au film, je comprends que la Carrière Wellington était, avec Bullecourt et Vimy, un des piliers de la Bataille d’Arras. Et que la guerre a laissé son empreinte sur l’ensemble du Pays d’Artois. Meurtris, les villages de la ligne de front et ceux plus à l’est ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. De toute la France, architectes et ouvriers vont s’affairer à leur reconstruction et leur donner un visage, celui de l’Art Déco.

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Carrière Wellington en pratique

  • Présentation à l’accueil 10 minutes avant le début de la visite.
  • Tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.
  • Fermeture exceptionnelle à 16h les 24 et 31 décembre.
  • Fermée le 25 décembre, du 1er janvier au 20 janvier 2023 inclus
  • Durée de la visite : 1 heure 30
  • Prévoir un vêtement chaud et des chaussures adaptées. Déconseillé aux personnes souffrant de claustrophobie. Accessible aux personnes à mobilité réduite.
  • Carrière Wellington, Rue Arthur Delétoille à Arras.