À 15 minutes au nord d’Arras, l’Anneau de la Mémoire, est un monument devenu incontournable des Chemins de mémoire de la Grande Guerre. Ce mémorial contemporain, inauguré le 11 novembre 2014 sur le site de la Nécropole Notre-Dame de Lorette, forme une immense ellipse gravée de 580 000 noms des soldats morts pendant la Grande Guerre. Un symbole de paix international très fort.

Des batailles de l’Artois à la Nécropole

Le plateau de Notre-Dame de Lorette est un poste stratégique occupé dès 1914 par les Allemands.

La Nécropole Nationale de Notre-Dame de Lorette

Au loin, on aperçoit les tours de l’abbaye de Mont-Saint-Eloi ; de l’autre côté la crête de Vimy. Dès dècembre 1914, les combats font rage. Notre-Dame de Lorette est reprise par les Français en mai 1915 ; la Crête de Vimy le sera par les Canadiens en avril 1917. Ici, le paysage raconte l’histoire.

40 nationalités, 200 000 morts sur ce plateau, une hécatombe, et la création dès 1920 de la plus vaste nécropole militaire de France (42 000 soldats), témoin de l’ampleur du sacrifice consenti par la nation française pour la défense de son territoire.

Un mémorial symbolique

Voulu par la Région, inauguré le 11 novembre 2014 par le Président François Hollande, l’Anneau de la Mémoire est une œuvre puissante.

Vue aérienne de l’Anneau de la mémoire

Inspirée du Mur-Mémorial dédié aux victimes la Guerre du Vietnam à Washington, elle rappelle que près de 40% des soldats de la Grande Guerre n’ont pas de tombe identifiée. Ce monument redonne à ces morts un lieu de mémoire où leur nom est conservé, commémoré et respecté

Réunis sans distinction

Le génie de l’intention est d’avoir pensé un mémorial international qui regroupe tous les noms des soldats tombés au champ de bataille, de manière alphabétique, sans distinction de nationalité, de genre, de religion, ou de grade.

L’Anneau de la mémoire

Il rassemble tous ces disparus dans une fraternité posthume éternelle pour délivrer un message de paix universel.

Une œuvre étonnante

Conçue par l’architecte Philippe Prost, l’anneau de la mémoire semble être posé en équilibre afin de rappeler aux citoyens que la paix est un acquis fragile.

« On découvre d’un seul coup d’œil le nom des soldats de toutes origines, de tous pays qui sont tombés ici… »

Philippe Prost

Cette immense forme ronde de 345 mètres, composée de 500 plaques d’acier hautes de trois mètres, est une prouesse architecturale. Le premier nom gravé est celui d’un marin népalais, le dernier, celui d’un soldat allemand. Pour eux, le graphiste, typographe et dessinateur de caractères français Pierre di Sciullo a créé une police unique : Le Lorette. Une superbe alliance de l’art et de la nature au service de la mémoire.